Le métier de vigneron ou de viticulteur n’est pas réservé aux seuls enfants de vignerons ayant suivis un cursus viticole. En effet, aucune loi ne vous oblige à avoir une formation viticole pour devenir viticulteur, bien que l’obtention d’un diplôme soit fortement conseillée d’un point de vue notamment administratif et financier.
Que cela concerne l’achat (ou la location) de vignes ou d’une propriété viticole, ma-propriete.fr vous apporte son éclairage sur cette question et sur les différentes aides auxquelles vous pouvez prétendre.
Le viticulteur et le vigneron sont tous les deux des métiers de passion réalisés par des agriculteurs travaillant dans le milieu du vin.
Le viticulteur travaille à la plantation, à la culture et à l’entretien des vignes dans l’objectif de produire le meilleur raisin possible. Et son activité englobe la récolte c’est-à-dire les vendanges sans intervenir dans les étapes de fabrication du vin. Il vendra souvent le raisin directement à des coopératives, négociants ou vignerons voisins, ... Il cultive la vigne, travaille en extérieur ce qui nécessite une bonne condition physique car le travail se fait en extérieur par tous les temps
Le viniculteur lui s'intéresse exclusivement à la phase de vinification c'est à dire l'élaboration et le vieillissement du vin et nécessite donc des compétences en œnologie.
Alors que le viticulteur se consacre uniquement à la conduite de la vigne, le vigneron intervient dans la totalité du processus de production du vin c’est-à-dire de la vigne jusqu’à la vente des bouteilles. Il englobe donc le métier de viticulteur, mais comporte en plus la vinification en cave (le travail du viniculteur), la commercialisation, la gestion, ...
Si la différence est claire dans les dictionnaires, tout comme les compétences et les qualités nécessaires à chaque fonction, la distinction dans le vocabulaire courant est souvent inexistante chez les vignerons comme chez les consommateurs.
Comme pour tous les métiers de l'agriculture, Il existe des cursus vitivinicoles dans le cadre de la formation initiale : CAP, BPA (Brevet Professionnel Agricole) , Bac Pro, BTSA (Brevet de Technicien Supérieur en Agriculture), Ingénieur en agriculture ou en agronomie, … L’offre est très large entre les 800 établissements scolaires français proposant des formations agricoles en France (lycées publics et privés, maisons familiales rurales, établissements d’enseignement supérieurs, …). Vous trouverez dans le revue du vin de France un récapitulatif très complet des différentes formations proposées.
Ces formations alternent des cours théoriques, techniques et des stages pratiques au sein des propriétés viticoles ou dans des entreprises travaillant dans le domaine viticole (œnologues, négociants, ...). A noter qu'il est possible de suivre sa formation initiale dans le cadre d'un contrat d'apprentissage.
Ces mêmes établissements proposent très souvent des formations pour adultes dans le cadre d’une reconversion.
Comme indiqué précédemment, même si une formation viticole n’est pas obligatoire pour devenir viticulteur ou vigneron, elle est fortement conseillée notamment si elle vous permet d’acquérir la Capacité Professionnelle Agricole.
La capacité professionnelle s’acquiert par la possession d’un diplôme agricole de niveau IV ou par une expérience professionnelle de 5 ans.
Le Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole, avec une option viticulture, vous permettra d’obtenir cette capacité professionnelle si vous souhaitez vous reconvertir. C’est une formation spécifique pour les adultes sur une période inférieure à une année et comprenant des cours théoriques et des stages en entreprises viticoles.
Vous pouvez bénéficier de diverses aides pour financer votre BPREA : Le Compte Personnel de Formation (CPF), Pole Emploi, les organismes de formation comme VIVEA, le Projet de Transition Professionnelle (ex Congé Individuel de Formation CIF), ...
L’achat de vignes, sur lesquels vous exercerez votre nouvelle profession de vigneron, va être soumis à 2 procédures administratives pour lesquelles la détention d’un diplôme viticole peut faire la différence.
Pour mettre en valeur des vignes ou un domaine viticole (au-delà d’une certaine surface variable selon les départements), vous devez tout d’abord tout d’abord obtenir une autorisation administrative d’exploiter au titre du Contrôle des Structures. Cette démarche nécessite le dépôt d’un formulaire de demande d’autorisation préalable auprès de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de votre département.
Votre demande entraine la réalisation d’une publicité afin d’informer tous les potentiels candidats à l’exploitation des parcelles concernées.
Dans le cas où un candidat concurrent se manifeste, la DDTM accordera l’autorisation d’exploiter au regard d’un certain nombre de critères définis régionalement.
En effet, entre 2 candidats à l’installation sur les mêmes parcelles, l’autorisation sera vraisemblablement accordée au candidat titulaire d’un diplôme viticole.
Toute vente d’immeuble rural est soumise au droit de préemption de la SAFER. Cet organisme, chargé de contrôler les achats de foncier agricole pour favoriser l’installation et éviter la spéculation sur les prix, examine tous les projets de vente et peut décider de préempter sur la vente d’une parcelle de terrain pour le rétrocéder ensuite à un candidat qu’elle juge prioritaire. La SAFER peut également intervenir à l’amiable (en dehors de cette procédure de préemption) mais toujours dans le même objectif.
Si la SAFER est sollicitée par un candidat concurrent à l’achat, elle prendra inévitablement la formation viticole des différents candidats comme critère de décision pour autoriser l’acquisition ou préempter contre l'acquéreur initial.
Si la SAFER n’intervient pas sur les locations de vente, la réglementation du Contrôle des Structures s’applique quelque soit le mode d’exploitation des vignes : achat ou location.
Il existe un cas où l’obtention d’un diplôme est obligatoire, il concerne la reprise de biens loués.
Prenons un exemple :
Vos parents ou grands-parents sont propriétaires de terres ou de vignes qui sont louées à un viticulteur. Le bail approche du terme de 9 ans après un 1er renouvellement. Vous souhaitez donc empêcher le renouvellement du bail pour reprendre les vignes et les exploiter vous-même. Vous devrez notifier un congé à votre locataire (18 avant le terme par acte d’huissier). Et vous devrez prouver votre capacité professionnelle agricole, que ce soit par le biais d’une formation agricole ou de 5 ans d’expérience professionnelle.
Les projets viticoles sont souvent gourmands en capitaux car l’addition des différents éléments à financer est élevée : vignes, chais, matériel de vignes, matériel de vinification, stock de vins, …
Vous devez donc porter une grande attention à votre plan de financement pour réussir votre projet.
Les aides à l’installation visent à soutenir financièrement les jeunes agriculteurs (dont les viticulteurs) pour leur première installation. Afin d’obtenir ces aides, il est nécessaire que vous puissiez prouver votre capacité professionnelle par la possession d’un diplôme agricole de niveau IV (ou une expérience professionnelle de 5 ans) et par la réalisation d’un plan de professionnalisation personnalisé (PPP).
Un coup de pouce au démarrage est toujours intéressant ! Un candidat à l’installation en viticulture et ayant obtenu les diplômes adéquats peut solliciter des aides à l’installation telles que des subventions, accompagnements dans le montage du projet ou des abattements fiscaux.
Toutefois, le bénéficiaire doit s’engager à quelques conditions pendant 4 ans minimum, telles que :
La première étape d'un financement est souvent de solliciter une banque. Si elle va examiner attentivement votre plan de financement, elle portera autant d'attention à votre profil et cherchera donc à vous connaitre : Votre parcours professionnel et votre formation sont les premiers éléments étudiés.
Vous devez prouver votre capacité à suivre les travaux des vignes, à gérer une équipe de salariés, démarcher des clients, vendre vos produits, assurer la gestion administrative, ...
Ainsi, une formation directement en lien avec votre projet sera un gage de compétence et de connaissance du marché du vin pour convaincre un établissement bancaire de vous accorder un prêt.
Il existe également d'autres solutions de financement que nous vous présentons dans notre blog. Le crowdfunding peut servir à financer des petits matériels sous forme de dons ou des investissements plus importants sous forme d’emprunts ou même de participation au capital.
Il existe également des fonds d’investissement pouvant acquérir les vignes pour vous les relouer ensuite. C’est par exemple le cas de Terra Hominis ou de Groupements Fonciers Viticoles comme celui proposé par France Valley en Champagne.
Le Livre blanc pour créer un domaine viticoleNous avons rédigé un livre blanc gratuit présentant toutes les étapes à suivre pour réussir son projet de création d’un domaine viticole. Vous pouvez le télécharger gratuitement.
Vous pouvez également contacter des professionnels des transactions viticoles grâce à notre service gratuit de mise en relation. Après analyse de votre projet, nous le transmettons à nos annonceurs professionnels en mesure de vous accompagner.
Nous diffusons des annonces de propriétés viticoles à vendre partout en France. Vous pouvez les sélectionner selon le vignoble, le lieu (ville, département, région) le budget ou encore selon la surface des vignes.
Vous pouvez également créer une alerte pour être automatiquement informé par email des nouvelles annonces de vignobles à vendre.
Il est nécessaire de détenir de solides compétences pour réussir son projet dans le vin.
La formation adéquate est la preuve d'un niveau minimum de compétences qui sera utile pour le montage de votre plan de financement et peut s'avérer indispensable dans certains cas.
Notre conseil : Même si ce n'est pas une obligation, nous ne pouvons que vous conseillez de suivre une formation si vous avez le temps et la motivation nécessaire. Elle facilitera vos démarches et vous apportera des compétences qui vous seront utiles au quotidien.
